21. févr., 2016

Le lâcher prise, un levier pour un leadership mobilisateur?

Si l’expression ‘lâcher prise’ fait boule de neige en gestion au point de devenir un cliché, ce qu’elle recouvre n’en reste pas moins confus. Elle est prétexte à bien des malentendus. Avant de prétendre "lâcher", encore faut-il savoir ce que nous "tenons" ? Au commencement de toute "prise" se trouve l’Ego. L’Ego est seul face à l’autre, face à l’équipe, face à la structure. « Seul contre tous » et « Après moi le déluge » illustrent bien les deux croyances sur lesquelles s’appuie l’Ego. Le fait de ne pas accepter telle chose, telle façon de faire, tel déroulement sous-tend la conviction qu’il pourrait en être autrement, une meilleure façon conforme à la vision, à la conception que s’en fait l’Ego. Les « si », « quand », « ce qui devrait », « ce qui aurait dû », « ce qui pourrait », les accès d’impatience devant les erreurs ou les façons de faire différentes sont des signes que le lâcher prise n’est pas au rendez-vous.

Le concept du lâcher prise nous amène irrémédiablement vers d’autres questions: ‘Au profit de qui ?’, ‘De quoi ?’, ‘Que lâcher ?’, ‘Comment éviter le laisser aller ?’, ‘Comment lâcher prise et maintenir les contrôles de gestion essentiels?’...En tant que gestionnaire, il est important de bien identifier ce qui se cache derrière notre besoin de contrôle. L’Ego avec ses manifestations rigides laissant peu de place aux initiatives de l’autre ou le désir d’une saine gestion qui requiert des mécanismes d’évaluation et d’analyse de performance et d’efficience?

Le lâcher-prise est un acte d’humilité et de confiance. Humilité car il requiert d’abandonner l’illusion que tout repose sur soi et qu’il nous est possible de tout contrôler. Confiance afin d’abandonner l’illusion d’une assurance tous risques et accepter de laisser le contrôle à quelqu’un ou à quelque chose d’autre.

Lâcher prise permet finalement d’assumer un leadership mobilisateur en créant pour tous des occasions d’apprentissage dans un climat de confiance.