2. mars, 2016

Ressentez-vous la solitude du dirigeant ?

Bien qu’entouré de ses généraux, Napoléon était seul pour diriger.

Intérieurement le doute vous assaille. Les défis sont immenses, les décisions importantes, vous regardez autour de vous et vous vous sentez seul. Pourtant vous êtes entouré d’une équipe de haut niveau en qui vous pouvez avoir confiance. La solitude du dirigeant est aujourd’hui bien connue et documentée. Même s’ils sont généralement très bien entourés, les dirigeants se sentent souvent profondément seuls. Plus haute est la pyramide, plus grande est la solitude! Plus l’entreprise est grande, plus l’écart entre le dirigeant et ses équipes opérationnelles augmente. Ce sentiment est-il une fatalité indissociable de la fonction sur lequel le dirigeant n’a pas d’emprise? Non.

Quoique ce sentiment semble à première vue formé d’un seul bloc, un examen plus minutieux permet de mieux comprendre ce qui le compose. La solitude du dirigeant est à la fois organisationnelle et humaine. Organisationnelle parce qu’elle est liée aux responsabilités de la fonction et à l’obligation de distance qui y sont souvent associées. Face aux obligations de performance, aux choix difficiles et au contexte exigeant, vous êtes l’ultime décideur et le seul répondant devant vos équipes, le conseil d’administration, les actionnaires, les employés, le public, les clients, la justice et aussi, en temps de tempête, devant votre conjoint, vos enfants et vos proches. Humaine car elle renvoie à une émotion, à une insatisfaction relationnelle qui s’apparente à de l’isolement. Le dirigeant fait appel à ses collaborateurs en ce qui a trait aux dossiers et aux enjeux organisationnels mais a peu tendance à se tourner vers eux pour leur faire part de ce qu’il ressent ce qui accroît le sentiment de solitude qui l’habite. Ce sentiment peut être de plus exacerbé par le besoin de séparer vie professionnelle et vie personnelle. Sortir de cette fatalité est possible.

Le meilleur moyen de briser cet isolement intérieur requiert trois étapes : en reconnaître l’existence, l’accepter et finalement se donner les moyens de le dépasser. Simple ? Oui. Facile ? Non.

Alors qu’un temps de réflexion peut suffire à reconnaître l’existence de la solitude, l’accepter requiert une introspection et une remise en question plus profonde. Accepter la solitude, c’est en accepter les bénéfices et les bienfaits mais aussi accepter l’existence d’un besoin non comblé, celui de rencontrer l’autre à cet endroit profondément humain qu’est la relation. C’est accepter de questionner son rapport à soi et son rapport aux autres. C’est accepter de questionner sa façon d’entrer en relation. Ce n’est que par la suite que vient l’action. Décider de briser cet état intérieur d’isolement réclame une certaine dose d’effort, de courage émotionnel et avouons-le, dans le domaine professionnel et des affaires, une certaine prise de risque.  C’est prendre le risque de dévoiler ses vulnérabilités, de donner accès à son moi intime, le moi réel derrière l’image du dirigeant en contrôle.

Comment diminuer cette prise de risque? Des solutions existent. Le dirigeant peut soit identifier des personnes de confiance dans son entourage, qui seront capables de l’accueillir sans jugement et en qui il peut avoir confiance, soit choisir d’être accompagné par un professionnel afin de pouvoir livrer ses doutes, ses pensées et ses questionnements dans un environnement sécure et confidentiel. Peu importe l’avenue privilégiée, le dirigeant va pouvoir être pleinement accueilli dans son statut d’humain, et non de dirigeant, et ainsi diminuer un autre risque, l’état de détresse associé à l’isolement.

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